Parcoureznotre sĂ©lection de symbole circulaire : vous y trouverez les meilleures piĂšces uniques ou personnalisĂ©es de nos boutiques. Lescirculaires n° 338 du 17 septembre 1956, n° 423 du 10 octobre 1957, et n° 77-530 du 3 aoĂ»t 1977 du ministĂšre de l’IntĂ©rieur stipulent que “le privilĂšge de recouvrir un cercueil d’un drap tricolore a Ă©tĂ© accordĂ© et rĂ©servĂ© aux titulaires de la carte du combattant ou de la carte du combattant volontaire de la RĂ©sistance.”. Ellebrandit des mains serrĂ©es, symboles de concorde, au-dessus des tables de la Constitution, surmontĂ©es du triangle Ă©galitaire. L’arc-en-ciel est un symbole de fraternitĂ©. La ruche, Ă©galement symbole de fraternitĂ© et de travail, est complĂ©tĂ©e par la force du lion. Le drapeau tricolore permet d’identifier la RĂ©publique française. ConformĂ©mentĂ  l'article 63 de la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019, ces dispositions entrent en vigueur Ă  la rentrĂ©e scolaire 2019. Article 18. Par dĂ©rogation Ă  l'article L. 131-2 du code de l'Ă©ducation, l'instruction obligatoire peut, au cours des annĂ©es scolaires 2019-2020 Ă  2023-2024, ĂȘtre donnĂ©e aux enfants ĂągĂ©s de trois Ă  Type2 Insigne circulaire reprĂ©sentant sur fond blanc la carte de la France tricolore ornĂ©e d'une casquette de gardien, de la roue de moulin rouge symbole de Mulhouse et les armoiries de Illzach ".. fer Ă  cheval montant d'argent de sept trous de clou ajourĂ©s du champ, quatre Ă  dextre et trois Ă  senestre ". AuxPays-Bas, il est bleu avec une mention en lettres blanches. En Allemagne, il est jaune avec une mention en lettres noires et un liserĂ© noir. En France, il est blanc aux inscriptions noires et bordĂ© de rouge.] C43a. Limitation de vitesse imposĂ©e Ă  la suite d’un pic de pollution (RĂ©gion wallonne). SYMBOLETRICOLORE*ET*CIRCULAIRE*DE*LA*FRANCE - - 20 solutions de 2 Ă  9 lettres pour les mots croisĂ©s Connexion; S'inscrire; Solutions de mots croisĂ©s et mots flĂ©chĂ©s Symboletricolore et circulaire de la France - Word Lanes. Word Lanes est un jeu dans lequel vous devez deviner, dans chaque niveau, plusieurs mots Ă  partir d'une dĂ©finition. SolutionCodyCross Symbole tricolore et circulaire de la France: Vous pouvez Ă©galement consulter les niveaux restants en visitant le sujet suivant: Solution Codycross COCARDE Nous Sion exclut les billes de plastiques et les torons de nylon achetĂ©s Ă  des fournisseurs internationaux, la production de la Brosserie Française est exclusivement tricolore. L’entreprise a 5V5w. Accueilmots croisĂ©srecherche par dĂ©finition Rechercher dans le dictionnaire Solutions pour les mots croisĂ©s et les mots flĂ©chĂ©s Lettre connue Utilisez la barre espace en remplacement d'une lettre non connue Solution pour la rĂ©solution de "symbole logique" Dictionnaire et dĂ©finitions utilisĂ©s DĂ©finition 62 mots associĂ©s Ă  symbole logique ont Ă©tĂ© trouvĂ©. Lexique aucune lettre connue saisie RĂ©sultat 1 mots correspondants DĂ©finition et synonyme en 3 Ă  10 lettres Symbole logiqueA l'esprit logique Sans logiqueSymbole de la dyneSymbole de forceUn dur inĂ©branlableMasse de pierreGrosse pierreIl passe pour ĂȘtre trĂšs solideC'est un durC'est du solideBloc de pierreSymbole de puretĂ©SymboleIdentitĂ© visuelle de l'entrepriseDessin de marqueSymbole de nullitĂ©Valeur nulleRien du toutChiffre rondC'est nulBulle mathĂ©matiqueSymbole Ă  Pise ou Ă  ParisGratte-cielCourse Ă  Ă©tapesContenu de sac Ă  malicesConstruction en hauteurPetite promenadeOn en fait un en se promenantSymbole de la gastronomieSymbole de ShivaSymbole royal du pharaonSymbole de lenteurHĂ©roĂŻne de la fontaineReptile lentSymbole spĂ©cifique aux adresses e-mailSymbole de paixSymbole de puretĂ©Verre de BaccaratSymbole tricolore et circulaire de la franceInsigne circulaireMacaron tricoloreSymbole de la justiceUn symbole du printemps LA PREMIÈRE MONTREAU MONDE FABRIQUÉEEN FILETS DE PÊCHE RECYCLÉS ImaginĂ©e en 2019, Ă  l’occasion du G7 de Biarritz sur la protection des ocĂ©ans. LA BLEUE ouvra la voie de la fabrication responsable pour l’ensemble de l'industrie horlogĂšre. ACHETER - € - DÉTAILS TECHNIQUES -Parce que les filets de pĂȘche reprĂ©sentent Ă  eux seuls la moitiĂ© de la pollution plastique de ce que l’on appelle aujourd’hui le 7Ăšme continent. Nous avons rĂ©ussi Ă  transformer cette menace pour nos Ă©cosystĂšmes marins en un boitier de montre ultra lĂ©ger, rĂ©sistant et confortable au poignet. UNE TECHNOLOGIE SOLAIRE POUR UNE AUTONOMIE INFINIE. Mis au point au Japon, ce mouvement transforme la lumiĂšre qui nous entoure, qu’elle soit naturelle ou artificielle, en Ă©nergie assurant le fonctionnement de la de changement de pile, pas d'entretien, pas de dĂ©chets une alternative durable et Ă©conomique au mouvement quartz traditionnel utilisĂ© majoritairement dans l’industrie horlogĂšre. UN BRACELET NATO EN FIBRES PLASTIQUES RECYCLÉES. 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C’est avec Ă©tonnement que j’écoute le tĂ©moignage d’Issouf, enseignant burkinabĂ© aujourd’hui installĂ© Ă  Nouakchott, en Mauritanie. Ce qu’il me raconte, ce n’est pas dans la France laĂŻque que cela se passe, mais au Burkina Faso, dans l’Afrique sahĂ©lienne, Ă  la frontiĂšre entre mondes musulman, chrĂ©tien et animiste. Et des SĂ©nĂ©galais me confirment dans la foulĂ©e que chez eux, la cohabitation est assez similaire. PlutĂŽt harmonieuse, en somme. Les chrĂ©tiens y reprĂ©sentent 10% de la population, soit la mĂȘme proportion que les musulmans en France. Loin des clichĂ©s sur le clash des civilisations », ces exemples laissent perplexe quant au traitement, dans l’Hexagone, des minoritĂ©s religieuses, en tĂȘte desquelles les musulmans. Comme si le concept de laĂŻcitĂ©, qui s’était longtemps voulu un instrument de fabrication du citoyen, n’avait plus que pour effet de crĂ©er de la division, de la confusion, un sentiment de stigmatisation. Suite aux attentats des 7, 8 et 9 janvier dernier en France, le gouvernement a tentĂ©, lors de sa confĂ©rence de presse du 5 fĂ©vrier, de rĂ©agir au sentiment largement partagĂ© d’une RĂ©publique Ă  bout de souffle. Le phĂ©nomĂšne de radicalisation confessionnelle qui conduit de plus en plus de jeunes Ă  rejoindre le djihad pose des dĂ©fis non seulement en matiĂšre sĂ©curitaire, mais aussi en termes de vivre-ensemble, de citoyennetĂ© et de dĂ©mocratie. Lorsque les uns, en France, ont le sentiment d’ĂȘtre envahis par une communautĂ© religieuse Ă©trangĂšre, les autres, Français mais souvent hĂ©ritiers d’une autre culture par ailleurs, ressentent une stigmatisation pesante qui crĂ©e du ressentiment anti-français. Certes, il conviendrait de s’interroger sur les paramĂštres Ă©conomiques et sociaux qui crĂ©ent cette situation. L’échec de l’école et du marchĂ© de l’emploi Ă  insĂ©rer les nouveaux venus dans la vie active, sont Ă©videmment des problĂšmes de fond qu’il faut rĂ©gler. Mais les dĂ©fis de notre Ă©poque, dans un contexte oĂč les tensions religieuses instrumentalisĂ©es ou non sont vives, ne peuvent ĂȘtre pensĂ©s sous le seul prisme matĂ©rialiste des conditions de vie, de l'emploi et du pouvoir d'achat. La question de la citoyennetĂ©, de la cohabitation des religions, du dialogue culturel, ne doivent pas ĂȘtre Ă©ludĂ©es ou nĂ©gligĂ©es. Elles seront centrales pour rĂ©gler ensemble les problĂšmes de notre pays, car un fait incontestable est lĂ  la France d’aujourd’hui est un pays multiculturel, oĂč des religions et des communautĂ©s hĂ©ritiĂšres de cultures diverses cohabitent. Elle n'est plus simplement ce peuple de race blanche, catholique, de culture grĂ©co-latine » qu'Ă©voquait en son temps le prĂ©sident de Gaulle. Or, les rĂ©ponses apportĂ©es par notre chef de l’État le 5 fĂ©vrier, et par les diffĂ©rents partis politiques ces derniĂšres annĂ©es, rĂ©vĂšlent une absence effrayante de luciditĂ© vis-Ă -vis de cette rĂ©alitĂ©. Les drapeaux sur tous les frontons, un service civique obligatoire, le renforcement de l’enseignement moral et civique, ou encore le port de l’uniforme et l’hymne national chantĂ© Ă  l’école toujours, les solutions de nos dirigeants nous ramĂšnent Ă  une vision trĂšs XIXĂšme siĂšcle » de la citoyennetĂ© et de la RĂ©publique – en plus de nous dĂ©montrer une mĂ©connaissance totale de la rĂ©alitĂ© du terrain Ă  l'École publique. Aucune imagination, aucune proposition innovante et audacieuse. Jules Ferry reste la rĂ©fĂ©rence absolue pour une classe politique dĂ©connectĂ©e du pays. Les rites et symboles au secours de la RĂ©publique ? L’école est rĂ©guliĂšrement mise au cƓur de tout dispositif supposĂ© relancer le sentiment citoyen dans notre pays, et brandie comme l’un des remparts majeurs contre le fondamentalisme religieux. Logique, puisque c’est sur cela que s’était appuyĂ©e la IIIĂšme RĂ©publique pour se doter d'une armĂ©e de patriotes, de bons citoyens français prĂȘts Ă  porter la baĂŻonnette au front. Or, notre classe politique n’ose encore regarder que derriĂšre elle pour trouver des solutions, et le gouvernement n’a donc rien trouvĂ© de plus original que de recourir aux rites rĂ©publicains pour venir au secours de l’autoritĂ© Ă  l’école. Comme si on en Ă©tait lĂ , Ă  une simple affaire de symboles. DĂ©jĂ  prĂ©vu pour septembre 2015 dans toutes les classes, le nouvel enseignement moral et civique reprĂ©sentera, sur l’ensemble de la scolaritĂ© d’un Ă©lĂšve, 300 heures dĂ©diĂ©es. Mais qui peut vraiment imaginer qu’il permette de changer la donne ? Quelle que soit son appellation Éducation civique », Éducation Civique, Juridique et Sociale », Vie de classe », Éducation morale et civique », etc., tous ceux qui ont suivi une telle matiĂšre savent qu’elle est et restera dĂ©considĂ©rĂ©e par les Ă©lĂšves comme par les enseignants et les parents d’élĂšves. Dans un contexte scolaire oĂč l’enjeu, pour l’élĂšve, repose sur son orientation, ses rĂ©sultats, la question de son passage ou de son redoublement, l’Éducation morale et civique apparaĂźt comme la derniĂšre des prioritĂ©s. D’autant qu’il est gĂ©nĂ©ralement assurĂ© par un professeur d’Histoire-GĂ©ographie dĂ©jĂ  surchargĂ© et qui prĂ©fĂšrera utiliser ces heures pour terminer son programme. Tout aussi inutiles les symboles de la RĂ©publique appelĂ©s Ă  la rescousse, doivent ĂȘtre appris et cĂ©lĂ©brĂ©s ; ils sont en fait dĂ©jĂ  obligatoires dans les programmes de primaire. Un temps oubliĂ©e dans les Ă©coles, La Marseillaise a retrouvĂ© son aura dans les programmes officiels de 1985, rĂ©digĂ©s sous la houlette de Jean-Pierre ChevĂšnement. Depuis la loi Fillon de 2005, l’hymne national doit ĂȘtre maĂźtrisĂ© par les enfants en classe de CM1. Ils doivent aussi reconnaĂźtre les autres emblĂšmes de la RĂ©publique le drapeau tricolore, le buste de Marianne et la devise libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© ». En 2011, une circulaire prĂ©cisait L’hymne national est appris et chantĂ© par les enfants dans l’école et, chaque fois que possible, lors de manifestations commĂ©moratives ». Les textes recommandent son interprĂ©tation par les chorales scolaires. La comprĂ©hension de ce chant suppose de disposer d’élĂ©ments sur son contexte de crĂ©ation. Ce travail peut ĂȘtre fait en CM1 ou en CM2. Mais quelle rĂ©alitĂ© cherche-t-on Ă  reconstruire Ă  travers ces symboles ? Au mieux, on veut, comme au XIXĂšme siĂšcle, produire des citoyens formatĂ©s qui chantent La Marseillaise et saluent le drapeau sans trop rĂ©flĂ©chir Ă  leur signification en termes de valeurs. Au pire, on en dĂ©goĂ»tera encore davantage les Ă©lĂšves, qui associeront ces symboles Ă  l’autoritĂ© publique qu’ils contestent et qui Ă©choue Ă  leur offrir des perspectives. Sans mĂȘme compter la difficultĂ© Ă  laquelle seront confrontĂ©s certains professeurs, devant des Ă©lĂšves qui refuseront de saluer le drapeau et de chanter. Au final, l’imagination de nos dirigeants ne leur permet pas d’envisager des solutions ailleurs que dans des rites vieux d'un siĂšcle et demi. L’idĂ©e mĂȘme de chercher de nouveaux symboles pour une nation qui a tout de mĂȘme un peu changĂ© depuis Jules Ferry et ses compĂšres, semble totalement anathĂšme. Accorder les symboles Ă  la rĂ©alitĂ©, et non simuler l’inverse Parmi les mesures annoncĂ©es, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, a indiquĂ© qu’il sera demandĂ© aux Ă©tablissements d’inscrire clairement » dans leur projet les participations aux commĂ©morations patriotiques ». On a Ă©galement vu ressurgir, parmi d’autres remĂšdes, des pratiques sans cesse invoquĂ©es se lever quand le professeur rentre dans la classe, le vouvoyer, installer systĂ©matiquement son bureau sur une estrade, etc. Parmi les syndicats d’enseignants, le Syndicat national des lycĂ©es et collĂšges Snalc a dĂ©clarĂ© Ă©couter avec intĂ©rĂȘt » les propositions du gouvernement, notamment celles consistant Ă  faire de l’école un sanctuaire de civilitĂ©, de politesse et de respect, en particulier Ă  l’égard des maĂźtres ». Mais force est de constater que ces symboles et marques de respect ne rĂšgleront pas Ă  eux seuls le problĂšme d’une École qui n'est jamais que le reflet de notre sociĂ©tĂ© divisĂ©e. Avant les attentats de janvier dĂ©jĂ , la Loi de refondation sur l’École, promulguĂ©e le 8 juillet 2013, prĂ©voyait que la devise de la RĂ©publique, le drapeau tricolore et le drapeau europĂ©en soient apposĂ©s sur la façade » de l’ensemble des Ă©tablissements scolaires publics et privĂ©s sous contrat. En outre, la DĂ©claration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 doit ĂȘtre affichĂ©e de maniĂšre visible Ă  l’intĂ©rieur des Ă©tablissements scolaires. Probablement que les Ă©lĂšves se bousculeront pour la lire ! Dans les faits, l’impact de telles mesurettes sera sans doute le mĂȘme que celui d’une mention ne pas abuser » sur une publicitĂ© pour boissons gazeuses seuls les gens dĂ©jĂ  avertis la lisent et y sont sensibles. Une premiĂšre approche constructive consisterait Ă  donner la parole, sur ces questions, aux citoyens qui sont effectivement concernĂ©s par la coexistence multiculturelle, et qui la vivent au quotidien. Si l’on veut que les gens se sentent effectivement citoyens et agissent comme tels, il faut bien que d’une façon ou d’une autre ils participent Ă  la vie de la citĂ© et puissent s’y exprimer et y trouver leur place. Qu’ils sentent qu’ils en font partie comme citoyens de plein droit, et que la France n’est dĂ©mocratique que si chacune et chacun a la parole et que cette parole est Ă©coutĂ©e. Vivre ensemble passe aussi par le dialogue et la rencontre de l'autre. Cette affirmation peut sonner comme une gĂ©nĂ©ralitĂ© abstraite et candide, mais elle trouve sa vĂ©rification dans des rĂ©alitĂ©s bien concrĂštes. L'Ă©change doit ĂȘtre le maĂźtre-mot de toute rĂ©flexion sur la notion de citoyennetĂ© pour une population aussi hĂ©tĂ©rogĂšne que la nĂŽtre, car il n'est pire sociĂ©tĂ© que celle oĂč les gens ne se parlent pas. Les cas du Burkina Faso et du SĂ©nĂ©gal sont des exemples parmi d’autres de coexistence pacifique de communautĂ©s linguistiques et confessionnelles diverses, et le continent africain en compte par dizaines, loin des a priori sur l’éternelle Afrique en guerre. On pourrait facilement imaginer que des jeunes BurkinabĂš, par exemple, viennent en France expliquer comment chrĂ©tiens, musulmans et animistes, dans leur pays, vivent ensemble et font de chaque cĂ©rĂ©monie et fĂȘte religieuse un Ă©vĂ©nement culturel collectif, une forme de tradition partagĂ©e. De mĂȘme que les pouvoirs publics français pourraient communiquer sur de tels exemples Ă  travers des supports audiovisuels, des courts-mĂ©trages, etc. De telles initiatives permettraient aux Français de s’ouvrir sur d’autres approches de la laĂŻcitĂ© car le Burkina Faso est officiellement laĂŻc. Surtout, en prĂ©sentant des sociĂ©tĂ©s africaines comme des exemples de vivre-ensemble harmonieux entre communautĂ©s, elles rompraient avec cette Ă©ternelle vision d’une Afrique qui a tout Ă  apprendre de l’Europe, et jamais l’inverse. S’appuyant sur les diffĂ©rentes diasporas africaines prĂ©sentes en France, cela contribuerait peut-ĂȘtre Ă  faire Ă©voluer positivement la façon dont chacun voit la rĂ©alitĂ© de part et d’autre. Cet Ă©change pourrait dĂ©passer le cadre strictement religieux sur lequel nos mĂ©dias et bien des politiciens se focalisent comme si un individu se rĂ©sumait Ă  sa religion, et comme si tous nos concitoyens d'origine Ă©trangĂšre devaient en avoir une. Il convient d'aborder le dialogue sous un prisme culturel plus large, en expliquant comment les sociĂ©tĂ©s d'origine des migrants se sont construites historiquement, ou encore avec des temps d'Ă©changes rĂ©guliers. Des collectivitĂ©s en Europe montrent dĂ©jĂ  la voie. C'est le cas par exemple au Portugal, oĂč des Ă©vĂšnements culinaires, musicaux, etc., sont organisĂ©s chaque annĂ©e Ă  Lisbonne fĂȘtes de quartier de la Mouraria, All Artes, Lisboa Mistura, etc., qui constitue un cas trĂšs illustratif de ville europĂ©enne cosmopolite oĂč les dĂ©fis sont nombreux mais oĂč la posture des autoritĂ©s locales entraĂźne une dynamique positive de dialogue et de rencontres. Encore une fois, il ne s'agit pas de plonger dans l'angĂ©lisme et de s'en tenir Ă  prĂ©senter un folklore qui bien souvent ne correspond pas forcĂ©ment Ă  la rĂ©alitĂ© des deuxiĂšme ou troisiĂšme gĂ©nĂ©rations de migrants. Il s'agit de provoquer la rencontre, d'instaurer un climat de confiance et de connaissance de l'autre. Avons-nous si peu confiance en nous-mĂȘmes et dans notre culture nationale pour croire que d'aller au-devant de l'autre et s'approprier son bagage identitaire hĂ©ritĂ© de ses parents ou grands-parents immigrĂ©s nous menacent ? Des lignes rouges doivent certes ĂȘtre fixĂ©es en termes de valeurs et de rĂšgles de vie collective, notamment en ce qui concerne l'Ă©galitĂ© entre hommes et femmes, qui, mĂȘme s'il reste du chemin Ă  parcourir, reste en France l'un des principaux acquis du XXĂšme siĂšcle. Il faut parallĂšlement reconnaĂźtre qu'un migrant et ses enfants viennent avec un bagage identitaire, qui constitue une partie du patrimoine de la France d'aujourd'hui et de demain. L'opportunitĂ© du multilinguisme, ou comment dĂ©lier les langues du dialogue culturel ? La RĂ©publique, Ă  travers ses rĂšgles, son systĂšme d'Ă©ducation et sa rhĂ©torique, doit permettre Ă  chaque citoyen de devenir un acteur de la vie de la citĂ©, et non un perroquet qui chante Ă  plein poumon devant son drapeau en espĂ©rant que la ligne Maginot tiendra bon. Dans cette optique, et dans celle d’un pays qui assume sa rĂ©alitĂ© multiculturelle, notre rapport aux langues gagnerait Ă  ĂȘtre repensĂ©. La Nation française s’est construite depuis plus de deux siĂšcles sur l’idĂ©e que le français devait s’imposer comme langue vĂ©hiculaire unique, au dĂ©triment des autres. Posons-nous la question Ă  l’heure oĂč, comme jamais, les hommes se dĂ©placent, communiquent, Ă©changent des idĂ©es, travaillent ensemble et font du commerce par-delĂ  les frontiĂšres, cette vision est-elle pertinente ? Pourquoi la France ne s’appuie-t-elle pas sur la prĂ©sence de nombreuses communautĂ©s d’origine Ă©trangĂšres pour favoriser un multilinguisme qui serait assurĂ©ment crĂ©ateur d’opportunitĂ©s intellectuelles, culturelles et Ă©conomiques ? Le pays compte plus de Portugais binationaux ou nationaux, qui constituent la deuxiĂšme communautĂ© immigrĂ©e aprĂšs les AlgĂ©riens, mais trĂšs rares sont les Ă©coles publiques dispensant des cours de langue portugaise. Le niveau des jeunes dans cette langue est par consĂ©quent trop souvent lacunaire. De mĂȘme, la France, qui compterait 5 Ă  6 millions de personnes d’origine maghrĂ©bine dont environ 3,5 millions auraient la nationalitĂ© française, a ratĂ© depuis un demi-siĂšcle l’occasion de se doter d’une Ă©lite arabophone. Le signal envoyĂ© aurait pourtant Ă©tĂ© celui d'un pays qui assume de maniĂšre positive la prĂ©sence des migrants et leur apport Ă  son dĂ©veloppement. Surtout, l’erreur serait de croire qu’une telle option aurait Ă©tĂ© ou serait contradictoire avec un apprentissage de qualitĂ© du français. Encore une fois, les exemples africains sont lĂ  pour nous dĂ©montrer que le multilinguisme peut ĂȘtre la rĂšgle et non l’exception dans une sociĂ©tĂ© oĂč des communautĂ©s diverses cohabitent sans conflit et sous les mĂȘmes lois. Sans aller aussi loin, rappelons que dans quelques pays europĂ©ens, le bilinguisme, voire le trilinguisme, est la rĂšgle l’Irlande, le Luxembourg, Malte, l'Écosse, la Catalogne, la Finlande, etc. Fort heureusement, les hommes sont capables d’apprendre et de maĂźtriser plusieurs langues, sans que cela ne porte nĂ©cessairement prĂ©judice Ă  l’une d'entre elles. La situation actuelle ne satisfait d'ailleurs personne, pas mĂȘme les tenants de l'apprentissage strict du français, puisque bon nombre de descendants d’immigrĂ©s parlent mal et le français et leur langue d’origine. Au contraire, maĂźtriser cette derniĂšre pouvait contribuer Ă  donner des repĂšres plus solides dans l’apprentissage du français. Mais aborder cette question des langues et remettre en cause la position monopolistique du français Ă  l’école et en sociĂ©tĂ© constitueraient une Ă©volution jamais vue de la part de nos dirigeants politiques. Et de toute Ă©vidence, ce n’est pas pour demain. Cette voie de promotion des langues issues de l’immigration serait d’autant plus intĂ©ressante qu’elle amĂ©liorerait l’image de la France, vieille nation rĂ©putĂ©e aujourd'hui pour le traitement discriminatoire des Ă©trangers prĂ©sents sur son sol merci Nicolas Sarkozy pour avoir su renvoyer cette belle image Ă  l'international, comme ministre de l'IntĂ©rieur puis comme prĂ©sident. D’autant que notre pays tient en Europe une position originale, puisque les descendants d’immigrĂ©s y sont plus nombreux que les immigrĂ©s. En effet, selon l’étude ImmigrĂ©s et descendants d’immigrĂ©s en France » publiĂ©e par l’Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques INSEE en octobre 2012, plus de 5,3 millions d’immigrĂ©s vivaient en France en 2008. Leurs descendants sont prĂšs de 6,7 millions, soit 11% de la population. La deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration est donc plus importante en nombre que la premiĂšre, attestant d’une France au visage mouvant en fonction des courants migratoires qui la traversent. La nĂ©cessitĂ© d'un travail de reconnaissance Ă  double sens Le tĂ©moignage par lequel dĂ©marrait cet article, relatant la façon dont des enfants partagent les traditions des uns et des autres, rĂ©sonne comme un Ă©cho Ă  la dĂ©cision du Tribunal administratif de Nantes d’interdire la crĂšche de NoĂ«l dans le hall d’accueil du Conseil gĂ©nĂ©ral de la VendĂ©e, estimant cette pratique incompatible avec la neutralitĂ© du service public ». La fĂ©dĂ©ration locale de l’association Libre pensĂ©e, Ă  l’origine du recours dĂ©posĂ© dĂšs 2012, invoque le principe de laĂŻcitĂ© pour assurer une neutralitĂ© des pouvoirs publics face aux institutions religieuses et aux croyances de chacun. Mais effacer tout ce qui de prĂšs ou de loin nous ramĂšne Ă  ce que fut la tradition en France, mĂȘme si cela est rattachĂ© Ă  des croyances, est-ce sain pour la sociĂ©tĂ© dans son ensemble ? Le Conseil gĂ©nĂ©ral de VendĂ©e a rĂ©agi dans un communiquĂ© Le respect de la laĂŻcitĂ© n’est pas l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les Ă©toiles dans les guirlandes de NoĂ«l qui dĂ©corent nos rues en ce moment sous prĂ©texte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ? » Dans le mĂȘme sens, on pourrait se demander pourquoi tolĂ©rer les croix au sommet des Ă©glises, puisqu’aprĂšs tout la plupart d’entre elles appartiennent Ă  l’État et aux communes, qui entretiennent par consĂ©quent des lieux de culte chrĂ©tiens. En bref, il est illusoire de prĂ©tendre que l'État est rĂ©ellement neutre, puisqu'il est l'hĂ©ritier d'une histoire inĂ©vitablement marquĂ©e par une tradition religieuse. Un simple coup d'Ɠil Ă  notre calendrier chrĂ©tien et au choix de nos jours fĂ©riĂ©s suffit Ă  s'en convaincre. La frontiĂšre entre le religieux et ce qui relĂšve du patrimoine historique, artistique, culturel, voire philosophique, est certes floue. Mais si nous avons abordĂ© plus haut un fait indĂ©niable, Ă  savoir le caractĂšre multiculturel de notre pays, il convient d’en rappeler un autre la France a des traditions et des coutumes. Elle n’est pas une entitĂ© culturellement neutre et vide de contenu. Et ce sont ses traditions, ses coutumes, son socle de valeurs hĂ©ritĂ©es tout Ă  la fois des traditions gallo-romaine, chrĂ©tienne et rĂ©volutionnaire qui ont structurĂ© ce pays et en ont fait ce qu'il est. Il est essentiel de garder cela Ă  l’esprit, car l’oublier c’est prendre le risque de nĂ©gliger les susceptibilitĂ©s de millions de nos compatriotes pour qui le concept de nation française n’est pas qu’une chose abstraite ou en construction, mais une rĂ©alitĂ© hĂ©ritĂ©e de plusieurs siĂšcles d'histoire. Le cas de Charlie Hebdo est Ă  cet Ă©gard Ă©difiant avant et aprĂšs l’attaque du 7 janvier, l'hebdomadaire a Ă©tĂ© l'objet de critiques rĂ©guliĂšres Ă  l'Ă©gard de ses caricatures de Mahomet. Or, bon nombre de ces critiques s’appuyaient sur l’idĂ©e que de tels dessins offensaient une partie des musulmans, dont beaucoup de Français, dans leur foi et leur tradition. Mais personne ne semble avoir envisagĂ© la possibilitĂ©, Ă  l’inverse, que les plaintes portĂ©es contre Charlie Hebdo puissent elles aussi offenser des Français dans leur foi et leur tradition. Depuis des siĂšcles, la France a dĂ©veloppĂ© une culture de la satire politique et religieuse. C’est au moins vrai depuis le XVIIĂšme siĂšcle de MoliĂšre, et plus vrai encore depuis le siĂšcle des LumiĂšres, et cela relĂšve d’une conception de la libertĂ© de pensĂ©e et d’expression proprement française – et qui a largement inspirĂ© l’Europe. Condamner Charlie Hebdo sans considĂ©ration de la qualitĂ© des dessins qui y ont Ă©tĂ© publiĂ©s, mais pour le principe mĂȘme de la caricature d'un objet en particulier, c’est ignorer cette conception de la libertĂ© qui fait que la France est la France. C’est ignorer Ă©galement que dans notre pays, la religion est une opinion, et non un dogme ou une source de loi. Parler de coexistence pacifique des communautĂ©s, c'est donc aussi prendre en compte les susceptibilitĂ©s des Français pour qui cette tradition de la satire est un Ă©lĂ©ment constitutif de notre identitĂ©. En somme, il faut que mĂȘme les croyants intĂšgrent que la prĂ©servation de cette libertĂ© de ton et de parole, qui existe dans peu d'endroits au monde, relĂšve d'une forme de sacrĂ© dans la culture et la tradition françaises, et ne doit donc pas ĂȘtre attaquĂ© en soi – tout comme un État religieux ne tolĂšre pas la critique envers son dieu ou son prophĂšte. La nĂ©cessitĂ© d'une RĂ©publique inclusive L’idĂ©e ici n’est pas de proposer des recettes-miracles, mais de soulever des questions. Le rapport prĂ©sentĂ© au gouvernement en novembre 2013 par un comitĂ© de 125 experts, probablement proches du think tank Terra Nova, proposait des solutions innovantes, mais pour la plupart assez absurdes ou contre-productives, comme par exemple le fait d’ assumer la dimension arabo-orientale de la France » les Syriens apprĂ©cieront sans doute d’avoir Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ©s aux BerbĂšres, pourtant bien plus nombreux dans l'Hexagone, dans cette formulation aberrante, ou proposant d’abolir l’interdiction du port des signes religieux Ă  l’école. Pour une fois, le gouvernement socialiste a eu la bonne idĂ©e de ne pas suivre une pente aussi glissante, qui aurait valu un nouveau boom Ă©lectoral au Front national, mĂȘme si certaines propositions liĂ©es Ă  l’apprentissage de la langue arabe auraient mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©es. Il s’agit de s’ouvrir Ă  des idĂ©es originales sans nĂ©gliger pour autant les problĂšmes et les peurs liĂ©s Ă  des communautĂ©s qui elles-mĂȘmes se sentent marginalisĂ©es. Les enfants de ces vagues d’immigration arrivĂ©es dans les annĂ©es 70 et 80 ont grandi dans cette École qui nous est si prĂ©cieuse et revendiquent Ă  juste titre leur place dans la RĂ©publique. Aborder la question de la citoyennetĂ© dans un esprit d’ouverture, en allant plus loin que la simple promotion de vieux symboles et le recours aux recettes dĂ©passĂ©es du XIXĂšme siĂšcle, et en s’appuyant sur des expĂ©riences et modĂšles originaux qui fonctionnent ailleurs, permettrait de penser la refonte du contrat social qui nous lie tous en tant que citoyens. Un changement d’approche sera indispensable pour aboutir Ă  une rĂ©publique qui reconnaĂźt ses rĂ©alitĂ©s sociales et accepte le fait migratoire comme l’une de ses composantes constructives et non comme une Ă©pine qui viendrait remettre en cause la cohĂ©sion nationale. Le passage Ă  tabac le 31 janvier dernier d’un jeune artiste, Combo, Ă  Porte DorĂ©e, Ă  Paris, alors qu’il finalisait une Ɠuvre appelant Ă  la coexistence des croyances et qu’il refusait de l’effacer, illustre bien l’ampleur de la tĂąche. AprĂšs avoir menĂ© campagne en faveur de la jeunesse, notre chef de l'État, en manque d'inspiration, devrait s'appuyer sur elle pour redonner un sens au concept de citoyennetĂ©.